salon d'accueil

Un endroit chaleureux pour accueillir nos amis, les créanciers sont priés de se présenter à l'écurie

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Pendant ces longues semaines où elle s’en était allée guerroyer en Bretagne, elle avait commandé aux habiles charpentiers de Valence, des transformations dans sa demeure qu’elle voulait, refaite à neuf.
Un nouveau départ avec l’homme de sa vie, cette fois elle en était sure. C’était lui qu’elle attendait.
Le passé était le passé et quand il lui avait demandé sa main, elle avait accepté avec grande joie.

Les charpentiers avaient fait des merveilles, les nouveaux meubles étaient de belle facture et sentaient bon le bois de chêne.
Sur ces directives, Les tisserands avaient déniché des soieries délicates et confectionné des drapés de toute beauté.
Tentures, tapis, et jusqu’au linge de maison, tout était parfait.
Elle avait aussi ramené quelques bibelots en souvenir de sa traversée du royaume.
Des poteries de Bourgogne, des faïence du Limousin, des cristal d’Angers…..
Elle avait même commandé en passant quelques fûts de Sancerre en prévision des agapes du mariage.
Elle admirait tout cela d’un œil complaisant , le tout s’harmonisait parfaitement faisant de cet ensemble un endroit chaleureux et coquet.

Elle ne lui avait encore rien dit sur ce nouvel agencement, c’était une surprise.
Elle espérait bien, qu’une fois mariés, il accepte de venir s’installer ici, dans cette demeure et qu’elle soit désormais la leur.
Elle avait malgré tout une petite appréhension car elle savait qu’il était en train de faire construire loin, en dehors de la ville et à vrai dire, elle se sentait incapable de quitter sa chère Valence.
Elle aimait trop cette agitation qui régnait dans les rues, les cris des marchands qui haranguaient les clients sur le marché.
Elle adorait déambuler au milieu de la foule tout en grignotant un beignet qu’elle avait acheté à un marchand d’oublis.
Là, elle y trouvait toujours une connaissance avec qui converser de la pluie, du beau temps, des bonnes affaires du marché, de tout et de rien.
Et quand elle avait besoin de calme, elle allait mettre sa barque à l’eau, la laissant dériver lentement sur le Rhône, bercée par le clapotis des remous sur l’embarcation.

Installée dans un des douillets fauteuils du salon, elle pensait à lui, si près de son cœur mais si loin encore.
Pour se rétablir définitivement de ses blessures, il était allé prendre quelque repos au monastère, c’était certes, la meilleure solution car même si elle souffrait de son absence, elle savait qu’il lui reviendrait bientôt, plus ragaillardi que jamais.
Elle sourit à cette pensée qui en amena une autre.
Elle se dit qu'après tout, ils pouvaient bien avoir deux maisons, tant qu'ils pouvaient en assumer les frais.
Une pour la semaine et une maison de campagne où ils iraient se reposer quand l'agitation de la ville serait par trop pesante.
Elle trouva son idée excellente et se promit de lui en parler dés son retour.

Cela faisait à présent 15 jours , qu’ils s’étaient dit oui en présence de tous leurs amis.
Une belle fête en y repensant.
15 jours dont son époux faisait chaque jour plus beau que la veille, la comblant de ses attentions et de son amour.

Bien que depuis quelques temps sa vie prenait des allures de marathonien.
Ses charges à la mairie, son rôle de procureur, l’herboristerie que de fait elle négligeait, puis le mariage à préparer et maintenant les derniers jours de sa grossesse, les plus épuisants où elle se rendit compte qu’ils n’avaient pas encore arrêté de prénoms.

Profitant du silence de la maison, elle s’installa dans un des confortables fauteuils du salon et se mit à réfléchir :

Gauvin hmm non, cela lui faisait penser à un triste sire
Brunehaut…manque de douceur, car si c’était une fille,elle ne pouvait qu’être douce bien sur.
Colombe……arf ! non pas un nom d’oiseau
Clovis…comme ce bon roi…un peu démodé peut être
Ah et…Cunégonde ! ah non, que dis je… c’est l’épée du bourrel
Jehan ou Jehanne ….pas mal
Perceval…pff ! trop commun
Bartholomé…trop long
Mélisende…mouai

Nom d’un petit bonhomme, elle n’y arriverait jamais….

Une légère douleur commençait à lui marteler les tempes.
Elle se dit qu’il était préférable d’en parler avec son époux quand il rentrerait.
Elle se prépara une tisane, versant l’eau chaude depuis sa bouilloire toujours à portée de main, la dégusta à petites gorgées et vaincue par la fatigue s’endormit là, sans même s’en rendre compte.

C'était la fin de l'après-midi. Tarcisius revenait de sa boucherie où il avait préparé de bons petits plats de côtes pour les clients. Il était à peine fatigué. Cela le changeait de l'époque où, chaque jour que faisait Aristote, il devait peiner pour cultiver son maïs.

Il arriva donc, se déchaussa puis se mit en quête de son épouse. Tiens aucun bruit, dit-il pour lui-même, c'est étrange.

Il se dirigea vers le salon et vit de loin Isabeau, assise dans un fauteuil et plongée dans un profond sommeil.

Il s'approcha sans bruit, lui déposa un doux baiser sur les lèvres, puis lui prit délicatement sa tasse. Il chercha un pled et l'en couvrit afin qu'elle n'eut pas froid.

Il la laissa dormir et partit à la cuisine pour préparer le souper.

Elle se réveillait doucement, combien de temps avait t'elle dormi au juste, elle ne saurait le dire.
La pièce, plongée dans l'obscurité la plus totale et un silence des plus lourds lui firent penser que la soirée devait être bien avancée.
Ce n'était pas maintenant qu'elle allait pouvoir se recoucher, ce sommeil avait été réparateur et elle se sentait un peu mieux.
Et, surtout, elle avait une faim de loup...
Des volutes de fumée parfumée arrivaient jusqu'à ses narines et elle sourit en pensant que son tendre mari devait concocter un de ces fameux plats dont lui seul avait le secret.

Tout en s'étirant, elle se dirigea vers la cuisine

Un mois plus tard...

Il venait de quitter la chambre de son adorable fille.

Main dans la main, il accompagna son épouse dans le salon. Il la laissa s'asseoir et entreprit d'allumer un bon feu dans la cheminée

Au bout de quelques minutes, des crépitements se firent entendre. Une belle flambée dans l'âtre illuminait le salon.

Il revint s'asseoir aux cotés d'Isabeau. Il lui prit délicatement la tête et la fit pencher sur sa poitrine afin qu'elle y repose. Elle pouvait ainsi sentir son cœur battre pour elle et lui en profitait pour savourer le doux parfum qui exhalait de ses cheveux.

Il lui chuchota : Tout va comme tu le désires mon Cœur ?

Elle était bien, se sentait bien ainsi, nichée tout contre l'homme qui faisait battre son coeur plus vite dés qu'elle croisait son regard où qu'il l'effleurait de sa main.
Son bonheur était parfait. Oui, tout allait comme elle le désirait.

Elle lui murmura pour seule réponse :

Embrasses moi !

et se perdit dans ce baiser qui la laissa à bout de souffle et tremblante de désir.

Elle jeta un regard coquin sur la peau de mouton devant la cheminée puis sur lui, souffla la chandelle, et l'entraîna dans un tourbillon de douceur et d'amour.

C E N S U R É

lol!