l'arrivée de Romane

Cela faisait maintenant quelques jours que Romane était née et aujourd’hui, elles réintégraient avec bonheur la maison .
La chambre pour accueillir leur petite princesse était déjà prête depuis longtemps.
Une légère odeur de lavande émanait des draps et des rideaux, les bois cirés à la cire d’abeille rutilaient et fleuraient bon.
Les meubles confectionnés par les meilleurs artisans de Valence faisaient de cette chambre une pièce confortable à l’atmosphère douce où leur petite ne manquerait pas de s’y épanouir.
Elle entra dans la pièce , son précieux trésor niché au creux de ses bras et l’installa pour lui faire toilette sur le petit meuble prévu à cet effet.
Elle la déshabilla avec mille précautions, fondant d’amour devant ce visage angélique avec une envie irrésistible d’embrasser ses formes potelées.

La plus belle ! tu es la plus belle, et je jure devant Aristote de toujours prendre soin de toi, de te protéger des dangers et de la maladie.
De la peur et du malheur.

L’enfançon une fois propre, elle s’installa sur un siége et lui donna le sein nourricier, ne cessant d'admirer ses formes parfaites, de la caresser du bout des doigts et de baiser sa peau si douce .
Moment intime de tendresse d’une mère à son enfant.

Tarcisius entra dans la chambre de Romane.

L’enfant venait de terminer sa tétée et s’était endormi tout contre le sein de sa mère. La scène était magnifique. Tarcisius fut prit d’une grande émotion en voyant sa famille réunie dans la quiétude de cette chambre.

De son épouse ou de sa fille, il ne savait laquelle des deux était la plus belle. Ce qui était certain c’est qu’il les aimait autant l’une que l’autre et que son bonheur avait doublé depuis le matin.

Il s’avança près d’Isabeau et l’embrassa tendrement.
Bonjour mon cœur. J’espère que tu t’es remise de tes émotions. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu me le dis et je te l’apporte aussitôt.

Après ces quelques paroles d’encouragement, il caressa avec amour la précieuse petite tête de Romane. Tu es toute belle ma petite fille. Oui aussi jolie que ta maman. Et tu rends ton père déjà très heureux et très fier. Mon tout petit cœur, je te fais la promesse de veiller sur toi et de subvenir à tes besoins en toutes circonstances. Tarcisius se signa puis embrassa l’enfant affectueusement.

Il s’éloigna, prit une chaise puis s’installa près du fauteuil ou était assise son épouse. Il mit sa main dans la sienne puis ferma les yeux quelques instants afin de gouter cet instant de calme et de sérénité.

Elle sourit, émue de voir son gaillard de mari se faire tout tendre devant leur trésor.

Elle ne s’était pas rendue compte avant qu’elle ne soit là, la place qu’elle prendrait dans sa vie.
Son cœur débordait d’amour pour ces deux êtres à ces côtés et elle pria en silence pour que ce bonheur puisse durer toujours.

Enfin, comme le jour commençait à décliner, elle se leva, rompant un peu le charme de ce moment présent, alla installer la petite endormie dans son lit et un doigt sur la bouche en signe de silence, elle fit signe à Tarcis de la suivre.

Elle avait envie d’une tisane et d’un bon feu de cheminée et proposerait à son époux, une fois la porte refermée, de prolonger leur moment d’intimité au salon.

Il était là, goutant cette quiétude auprès de son épouse et de son enfant, quand Isabeau se leva, déposa Romane dans son petit lit et lui fit signe de le suivre en silence dans le salon.

Il ne se fit pas prier.

Doucement il quitta la chambre en regardant une dernière fois le petit être qu'il aimait déjà tant, puis ferma avec précaution la chambre. Il mit sa main dans celle de sa femme puis l'emmena au salon.